Landrecies est un bourg de Thiérache situé tout près de Maroilles, village typique de la Thiérache du Nord, où les paysans, depuis le Moyen Âge, avaient leurs chartes. Ils étaient exempts de nombreuses servitudes traditionnelles de la féodalité, pouvaient clore leurs terres, pratiquer l'élevage et n'étaient pas soumis à l'assolement obligatoire : ainsi s'est constitué le bocage de l'Avesnois, au cœur duquel Landrecies.
Landrecies est le point de départ d'une structure fondamentale qui façonne la géographie du massif ardennais, et par là elle fut une clé dans le contrôle de l'espace entre les Pays-Bas espagnols et la France ; elle est aussi un point de passage évident pour une armée contournant les Ardennes, quoique moins importante que la trouée de l'Oise. C'est pourquoi cette ville a été fortifiée par Vauban, même si la fortification fut par la suite rasée.
Landrecies est marqué par l'inflexion du cours de la Sambre : en amont, elle s'écoule vers le nord-ouest, en aval vers le nord-est.
Cette inflexion a une signification géologique profonde. La Sambre s'écoule d'abord depuis les contreforts des Ardennes, où elle prend sa source. Arrivée à hauteur de Landrecies, elle est captée par l'ancien bassin d'avant-pays du microcontinentavalonnais. Ce bassin fut créé par ploiement du Brabant[Lequel ?] sous le poids de la chaîne hercynienne. Il est d'orientation sud-ouest - nord-est.
Il est marqué par ce que les géologues belges ont appelé la "faille du midi". Cette bordure nord des Ardennes forme donc un creux : au sud, le massif ardennais ou ses contreforts, au nord le bassin houiller carbonifère. Ce sillon dit de "Sambre et Meuse" commence donc à Landrecies, se poursuit jusqu'à Namur (confluent avec la Meuse, qui à cet endroit s'engouffre à son tour dans le Sillon) et Liège.
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Sambre canalisée, la Rivièrette ou Sambre, le ruisseau des Harpies, la rivière Sambre, la Sambre rive Gauche, le ruisseau du Lannoy, divers bras de décharge du Contre-le fossé rive droite de la Sambre canalisée[1], la Jonquière[2], la Motte[3], la rivière du Pot de vin[4], la Rue d'en Haut[5], le Happegarbes[6], le Préseau[7], le ruisseau de la Boufflette[8], le ruisseau de la Grande fontaine du bois du toillon[9], le ruisseau de l'abîme[10], le ruisseau Dégobille[11], le ruisseau des Trois fontaines[12], le ruisseau du Faubourg[13] et divers autres petits cours d'eau[14],[Carte 1].
La Sambre canalisée est un canal, chenal et un cours d'eau naturel, d'une longueur de 101 km, qui prend sa source dans la commune de Rejet-de-Beaulieu, s'écoule vers le nord-est et franchit la frontière belge au droit de Jeumont[15].
La Rivièrette, d'une longueur de 20 km, prend sa source dans la commune de Fontenelle et se jette dans la Sambre canalisée sur la commune, après avoir traversé six communes[16].
La Sambre, d'une longueur de 12 km, prend sa source dans la commune de Rejet-de-Beaulieu et se jette dans 0 sur la commune, après avoir traversé quatre communes[18].
La Sambre à Landrecies
La Sambre est une rivière franco-belge, affluent de la Meuse, de 190 km de long. La section qui traverse la commune débute à et se termine à Rejet-de-Beaulieu, après avoir traversé cinq communes[19].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sambre ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 253 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Sambre. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le , puis modifié le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte du Parc naturel régional de l'Avesnois[20].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 807 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[21]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Hilaire-sur-Helpe à 15 km à vol d'oiseau[23], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 802,4 mm[24],[25]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[26].
Les environs de Landrecies sont typiques de la région verdoyante qu'est l'Avesnois. Entourée de prairies bocagères, la ville est également traversée par le Canal de la Sambre à l'Oise, d'où l'existence de quelques zones faiblement marécageuses.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).Carte topographique et des infrastructures de transport de la commune.
Au , Landrecies est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[27].
Elle appartient à l'unité urbaine de Landrecies[Note 1], une unité urbaine mono-communale constituant une ville isolée[28],[I 1]. La commune est en outre hors attraction des villes[29],[30].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (75,1 %), terres arables (10,8 %), zones urbanisées (6,8 %), zones agricoles hétérogènes (3,8 %), eaux continentales[Note 2] (3,1 %), forêts (0,4 %)[31]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Landrecies en 2020 en comparaison avec celle du Nord et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (0,3 %) inférieure à celle du département (1,7 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 51,9 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (53 % en 2015), contre 54,5 % pour le Nord et 57,5 pour la France entière[I 4].
Des fouilles archéologiques ont démontré que le lieu a été habité dès la préhistoire et l'époque romaine, mais la localité actuelle de Landrecies a vu le jour au VIe siècle, probablement grâce au regain des échanges commerciaux le long de la Sambre.
Situé dans la sphère d'influence de la Lotharingie puis du Saint-Empire romain germanique, le village de Landrecies est une communauté de paysans autonomes (un alleu) jusqu'en 1096, date à laquelle les seigneurs d'Avesnes-sur-Helpe en prennent le contrôle. Ils y construisent un château en et octroient une charte aux habitants en .
1096 n'est qu'une date très approximative. En réalité, on ignore comment l'alleu de Landrecies est passé aux mains des seigneurs d'Avesnes (une ville moyenne, à 17 km à l'Est, aujourd'hui chef-Lieu d'arrondissement). Si l'on choisit généralement de retenir cette date, c'est qu'en 1096 le seigneur d'Avesnes, Gossuin, fait élever un puissant donjon carré au bord de la Sambre, en aval de Landrecies. On pense qu'il se situait au niveau des Étoquies, entre la rivière et la Forêt de Mormal, et que le contrôle de la rivière était assuré par un gué, le "Mauwé".
La construction de ce donjon symbolise donc la prise de pouvoir des seigneurs avesnois. En fait, cette domination sera très bénéfique à Landrecies, puisqu'elle va enfin permettre son développement. Deux seigneurs, notamment, vont beaucoup apporter à la jeune commune au XIIe siècle : Nicolas d'Avesnes, puis son fils Jacques.
Vers 1140, Nicolas d'Avesnes réalise ce qui peut être décrit comme l'acte fondateur de Landrecies : la construction d'un puissant château péager sur la rive droite de La Sambre, juste en face de la bourgade de la rive gauche (il n'en reste aujourd'hui presque plus rien). Les Landreciens, jusque-là cantonnés de l'autre côté de la Sambre, vont peu à peu s'installer autour de la place forte, et le village prend progressivement de l'importance en se développant des deux côtés de la rivière : très vite, il se dote d'un petit rempart, d'un marché et d'une halle où les paysans du coin prennent l'habitude de venir vendre leurs produits.
Cette prospérité n'est pas sans attirer les convoitises de quelques puissants voisins, notamment le Comte Baudouin VIII de Hainaut. En 1185, ce dernier prend la ville d'assaut et la ravage de fond en comble. C'est la première destruction de la localité, qui en verra bien d'autres...
Malgré cette catastrophe, le seigneur d'Avesnes reprend vite le dessus et réinvestit une ville de Landrecies en ruines. Les habitants ne se découragent pas et entament la reconstruction. Pour les y encourager, Jacques d'Avesnes, le fils de Nicolas, leur octroie quelques droits et libertés en rédigeant une charte communale, en 1191.
Landrecies jouit ensuite d'une longue période de paix et de prospérité. Le Château devient le centre d'un aménagement agricole : on assèche les prairies basses, on construit une ferme piscicole (= élevage de poissons) à La Folie, et un manoir agricole dans les pâtures du Plouvien. En 1314, Guillaume de Châtillon, seigneur d'Avesnes, accorde aux Landreciens une foire populaire à la Saint-Luc, le . Aujourd'hui encore, la foire de Landrecies se tient tous les ans à cette date et constitue un évènement important pour la commune.
En 1635, la France déclare la guerre à l'Espagne[Note 3] et les Pays-Bas espagnols[Note 4].
Landrecies, ville espagnole bastionnée aux confins du comté de Hainaut et proche de la frontière avec la France, sera en premières lignes des incursions et bombardements des troupes de Louis XIII. En prévision, Pierre Pierson, receveur du roi d'Espagne dans les Pays-Bas, ordonna le renforcement des fortifications de la ville et des édifices attenant à celles-ci : il mandata, en 1636, en qualité d'experts en charpenterie, maçonnerie et couverture, Pierre de Sury, Joseph Monier et Nicolas Rolin[34],[Note 5] à la vérification de la qualité des ouvrages de consolidation effectués.
Sous Louis XIII, la ville est reprise en 1637 par le cardinal de La Valette, avant de retomber entre les mains des Espagnols en 1647 par les troupes dirigées par Leopold-Guillaume de Habsbourg.
Landrecies, ville bastionnée, au XVIIe siècle.Landrecies sur la carte de Cassini XVIIIe siècle.
C'est sous Louis XIV que la ville est reprise, cette fois définitivement, par Turenne et La Ferté en 1655 (Vauban y participe sans commander[35]). Les opérations de siège sont dirigées par le chevalier de Clerville : elles commencent le et la ville tombe le [36]. Le traité des Pyrénées, en 1659, confirme la souveraineté française. Dans le cadre de la fortification des frontières du nord, Vauban entoure la ville de nouveaux remparts.
En 1659, Le Traité des Pyrénées met fin provisoirement à la guerre franco-espagnole. Madrid accepte et reconnaît officiellement la souveraineté française sur la ville de Landrecies. Louis XIV continue ensuite à gagner des territoires sur les Espagnols dans le Nord de la France : la guerre de Dévolution (1667-1668) apporte notamment Lille et Douai. La guerre de Hollande (1672-1678) donne à la France Valenciennes, Maubeuge et Cambrai. En 1679, le Traité de Nimègue définit la frontière nord de la France telle qu'elle existe encore aujourd'hui...
Peu après son intégration au territoire français, Landrecies se refait une beauté : le célèbre Vauban élabore en effet de toutes nouvelles murailles, extrêmement bien conçues, et grâce auxquelles les deux derniers sièges de la place forte se solderont par des échecs.
Vue du plan-relief de Landrecies (1723).
À l'occasion de la Guerre de Succession d'Espagne, Landrecies joue un rôle important en permettant aux troupes françaises de tenir une grande partie de leurs ennemis sous les murs de la ville en 1712. Cela permit plus facilement au duc de Villars de remporter la fameuse Bataille de Denain, qui mit fin à cette guerre.
Il ne faut cependant pas oublier qu'à cette époque de nombreuses familles de la région sont divisées par les terres très morcelées entre les membres d'une même famille ; ainsi dans une même fratrie pouvait-on trouver l'aîné dépendre du Roi d'Espagne, le puîné du Roi de France, le cadet du Roi d'Espagne et les deux benjamins du Roi de France. C'était par exemple le cas très précis de la Maison de Haynin, dont deux frères dépendaient de l'Espagne et les trois autres de la France.
Notons que certains avaient des unions ou des postes relativement importants, ainsi pour cette ville :
Jacques de Haynin du Cornet (le Cornet étant au Nord de Baisieux-France), chevalier, général de Bataille et du Conseil de guerre de S.M. Catholique, colonel d'un régiment d'Infanterie, gouverneur de Dampvilliers, puis gouverneur de Landrecies, fut enfin gouverneur de Hulst[Lequel ?] ; il fut même l'époux d'Anne de Haynin, une de ses lointaines cousines, Dame d'Eth, fille de Charles de Haynin du Broeucq (à Seclin) et de Louise de Ruelin. Leur fille, Barbe Thérèse de Haynin, épousa par contrat passé le 26 mai 1626 Don Juan Gomez de la Torre y Butron Muxica, d'une illustre Maison d'Espagne, lieutenant-colonel au service de S.M. Catholique, Maître de Camp de Cavalerie, qui fut le Gouverneur de Diest[37]. Ainsi les descendants de ces deux gouverneurs vivent de très longue date... en France)
Au cours de la Révolution française, sous la Convention nationale, Landrecies subit un siège du 17 au par les armées de la Première coalition. Onze batteries de canons et mortiers bombardèrent la ville pendant trois jours. 198 habitations sur 314 furent détruites ou endommagées à la suite du siège. On compta environ 2 000 tués, militaires et civils, ces derniers participèrent à la défense aux côtés des bataillons de la Meuse et de la Moselle qui composaient la garnison. Les femmes soignèrent les blessés et assistèrent les mourants. Malgré la résistance acharnée de ses troupes et des habitants, le général Roulland, commandant la garnison dut se résoudre à la reddition
La Convention nationale décrète que Landrecies serait reconstruite aux frais de l'État et que « ses habitants ont bien mérité de la patrie ». La ville de Landrecies fut décorée de la croix de la Légion d'honneur, le , en mémoire de ce fait de guerre.
En 1802-1803, en ce qui concerne les transports, une diligence part pour Valenciennes les jours pairs et en revient le lendemain. Elle correspond à Valenciennes avec celles de Lille et de Douai. Une autre gagne Avesnes-sur-Helpe les jours pairs et en revient le lendemain. À Avesnes, elle correspond avec celle pour Mons et avec celle pour Valenciennes. Les habitants de Landrecies peuvent encore profiter du courrier reliant Guise à Saint-Quentin, lequel a une petite voiture pour deux/trois personnes; à Saint-Quentin, ils peuvent prendre la diligence pour Paris[39].
Pendant les Cent-Jours, Landrecies est prise par l'armée prussienne, le , après un siège de quatre jours.
Au XIXe siècle, Landrecies s'ouvre davantage au monde extérieur, avec la canalisation de la Sambre de 1826 à 1839 et le passage de la voie ferrée Paris-Bruxelles-Amsterdam en 1855, permettant la création de la gare de Landrecies. Landrecies démantèle ses remparts à partir de 1894, contrairement à sa voisine de Le Quesnoy qui s'y refuse.
Le est mise en service la ligne d'Avesnes-sur-Helpe à Solesmes via Landrecies (47 km), une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique exploitée par la société générale des chemins de fer économiques. La ligne comporte une station et plusieurs haltes dans la commune. Un service régulier des voyageurs est assuré. En , le trafic voyageur est interrompu. En 1916, pendant l'occupation allemande, les rails sont démontés. La ligne de chemin de fer est dans l'impossibilité de fonctionner.
Arrivés le , les Allemands occupent Landrecies pendant presque toute la durée de la Première Guerre mondiale, la ville n'est libérée qu'en au prix de bombardements anéantissant le centre-ville dans sa quasi-totalité.
Le , le général de division Rommel — à la tête de la 7e Panzerdivision — qui avait atteint Cerfontaine (Belgique) au centre de l'Entre-Sambre-et-Meuse — y est retenu une journée entière car son flanc nord est toujours tenu par les troupes françaises. Le lendemain à midi, après la prise de Boussu-lez-Walcourt (Nationale 40) par la 5e Panzer, il reçoit l'autorisation d'avancer vers l'ouest et la frontière française. À 15 h 15, ses tanks atteignent Sivry (village-frontière).
Dans ses mémoires, Rommel dit redouter, ou du moins appréhender, le passage de la ligne Maginot prolongée. En effet, une ligne de blockhaus — construite en 1936-1937 — s'étire tout le long de la frontière belge jusqu'à la mer.
Arrivé au bureau (frontière) de Clairfayts — le — un groupe de reconnaissance se dirige vers Solre-le-Château et essuie le feu nourri des blocs de Riamé et de la Perche à l'Oiseau. Rommel est impressionné également par l'explosion de mines de la place d'Épinois. La bataille fait rage, plusieurs chars allemands sont détruits mais les défenseurs des fortins doivent se rendre devant les forces ennemies de loin supérieures en nombre et en armement.
En soirée, Rommel fait dégager la route et malgré la nuit tombante, va profiter de sa percée et entrer profondément en France ; il fonce sur Avesnes où a lieu une bataille nocturne de chars — une première — qui se terminera à 3 h du matin. À l'aube, il atteint Landrecies et franchit le pont sur la Sambre qui n'avait pas sauté. Il poursuit au-delà de la rivière jusqu'à l'est du Cateau-Cambrésis où craignant une pénurie d'essence, il stoppe son avance, il est 5 h 15, le . Rommel avait parcouru 85 kilomètres depuis Cerfontaine (Belgique)[41].
Conformément aux prescriptions de la loi de réforme des collectivités territoriales du , qui a prévu le renforcement et la simplification des intercommunalités et la constitution de structures intercommunales de grande taille, cette intercommunalité a fusionné avec ses voisines pour former, le , la communauté de communes du Pays de Mormal, dont est désormais membre la commune.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[55]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[56].
En 2022, la commune comptait 3 414 habitants[Note 7], en évolution de −2,21 % par rapport à 2016 (Nord : +0,51 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,1 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,9 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 679 hommes pour 1 800 femmes, soit un taux de 51,74 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,77 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[58]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
1,8
7,3
75-89 ans
11,8
16,0
60-74 ans
18,1
21,2
45-59 ans
20,2
17,1
30-44 ans
15,5
18,5
15-29 ans
16,4
19,3
0-14 ans
16,2
Pyramide des âges du département du Nord en 2021 en pourcentage[59]
Une part non négligeable de l'activité locale repose sur l'agriculture et l'élevage bovin.
On compte néanmoins quelques implantations industrielles, certaines récentes et d'autres plus traditionnelles. Une usine de céramique (la société Desvres) existe par exemple depuis le XIXe siècle, tout comme une verrerie, fondée en 1802.
Parmi les industries arrivées plus récemment figurent une usine spécialisée dans la confection de pompes hydrauliques (la société Renson implantée vers 1925), deux autres spécialisées dans l'alimentation animale et les engrais, et enfin une entreprise produisant des chaussures de sécurité pour les ouvriers travaillant en milieu difficile.
Deux maisons bâties avec les normes du "style tournaisien"
Le patrimoine bâti landrecien se singularise par la présence (dans l'ancienne ville intra-muros) d'habitations évoquant les codes architecturaux du style tournaisien.
Il se caractérise par l'usage, de manière alternée, de la brique et de la pierre bleue dans les constructions. La caractéristique fondamentale qui résulte de cette alternance des matériaux est la fenêtre « tornaco-hennuyère »[60]. Les montants de cette fenêtre se composent d'une alternance régulière et égale de briques et de pierres bleues et ils sont couronnés par un arc ou un linteau dont l'alternance des matériaux peut variée (une ou plusieurs pierres dans l'arc ou le linteau).
Ce style architectural fut principalement utilisé dans les constructions de la ville de 1709 à 1825, mais les sources écrites comme les travaux sur le sujet mentionnent que dès la fin du XVIIe siècle le style tournaisien était prédominant.
À Landrecies, le style tournaisien a pour particularité, même si elle est subtile, la présence d'une seule pierre bleue dans l'arc et le linteau des fenêtres des habitations. Cette variation ne fait pas un style en soi, mais elle est assez spécifique au regard des autres typologies du style tournaisien en Avesnois[61].
Le cimetière militaire britannique de Landrecies, où reposent 151 soldats britanniques tombés pendant la Première Guerre mondiale en 1914-1918.
L'hôtel de ville actuel ne date que de 1921 en raison des destructions régulièrement subies par la ville, mais son origine est beaucoup plus ancienne. Il a été construit en 1740. Sur sa façade, des inscriptions rappellent le décret du 27 Ventôse an III, selon laquelle « Landrecies a bien mérité de la patrie ».
Le musée Ernest-Amas, installé à l'hôtel de ville, inauguré en 2003 en l'honneur de Ernest Amas peintre né à Landrecies. Un grand nombre de ses toiles y sont rassemblées et exposées.
Centre d'Interprétation du Patrimoine de Landrecies.« La poudrière » est l'unique vestige subsistant du château-fort édifié par les seigneurs d'Avesnes en 1140. Cette petite tour est en bordure de la rue principale.
L'église Saint-Pierre-Saint-Paul, à l'exemple de l'hôtel de ville, a connu plusieurs destructions et reconstructions. L'église actuelle fut édifiée en 1818 : elle est de style baroque, entièrement en brique avec bandeaux et encadrements en pierre bleue. Architecte : Benjamin Joseph Dewarlez
D'azur, à un château ouvert et donjonné de trois tours d'or, sur une terrasse du même
Ornements extérieurs
Une champagne chargée d'une Croix de Guerre 1914-1918, d'une Légion d'honneur et d'une Croix de Guerre 1939-1945, chacune sur les couleurs de son ruban. »
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Alias du blason de LandreciesD'azur, à un château ouvert et donjonné de trois tours d'or, sur une terrasse du même Anciennes armes de Landrecies
Carte ancienne de Landrecies (Atlas Trudaine, via la base de données ARCHIM du Centre historique des Archives nationales / Ministère français de la Culture)
André Lépine & Guy Heynen, - Rommel traverse l'Entre-Sambre-et-Meuse, de Dinant à Landrecies, Cahier du Musée de Cerfontaine (Belgique) no 415, 40 pages, 45 photos & croquis, 2009. — Avance fulgurante de la 7e Panzer ou 7e division blindée qui traverse la Meuse à Bouvignes (Dinant) et fonce vers l'ouest, par Philippeville, Sivry et Avesnes où se déroule pour la première fois une bataille nocturne de chars)
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑La déclaration de guerre de la France à l'Espagne en 1635 :
Accompagnés d'un trompette, les hérauts de France, firent leur apparition sur la place du Grand-Sablon à Bruxelles, où demeurait le héraut d'Espagne. N'ayant pu le rencontrer, ils jetèrent dans la foule la déclaration de guerre. Ce fut la dernière fois que l'on usa, en Europe, du chevaleresque défi comme prélude aux hostilités. Dans la suite les gouvernements eurent recours, aux ultimatums et à la rupture des relations diplomatiques.
(Frans van Kalken, Histoire de Belgique, Anc. Etabliss. J. Lebègue et Cie, Éditeurs, Bruxelles, 1944, p. 330.)
↑Les Pays-Bas espagnols comprenaient globalement à l'époque (1635) : Belgique + Luxembourg + département du Nord en France.
↑Ces experts consultés, étaient des « natifs » de la région de Landrecies : - Pierre de Sury (Pierre de Surie), était notable de Maroilles et demeurait avec son épouse Cécile d'Avesnes, en 1629 à Athis en prévôté de Mons. - Joseph Monier, dont la famille se rencontre mentionnée dans de nombreuses bourgades en prévôté du Quesnoy, aux XVIe – XVIIe siècles – Nicolas Rolin, se rencontre mentionné en région landrecienne au 17e s.
↑Le centre social et culturel de la commune porte le nom de ce maire[47].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Archives Départementales du Nord, Lille : Chambre des Comptes, Comptes des domaines du roi d'Espagne, série B.8981
↑Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant (préf. Jean Nouvel), Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, , 175 p. (ISBN2-35039-028-4), p. 166
↑Anne Blanchard, « Louis Nicolas de Clerville », in Actes du colloque « Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant », Brest, 16-19 mai 1993, publié dans Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant, Paris : Association Vauban, 2000, p. 123 (également publié dans Les cahiers de Montpellier no 38, tome II/1998, Histoire et Défense, Université Paul-Valéry)
↑Source : André Lépine & Guy Heynen, mai 1940 - Rommel traverse l'Entre-Sambre-et-Meuse, de Dinant à Landrecies, Cahier du Musée de Cerfontaine (Belgique) no 415, 40 pages, 45 photos & croquis, 2009. — Avance fulgurante de la 7e Panzer ou 7e division qui traverse la Meuse à Bouvignes (Dinant) et fonce vers l'ouest, par Philippeville, Sivry et Avesnes où se déroule pour la première fois une bataille nocturne de chars.
↑« Landrecies : l'ancien maire Bernard Dassonville est décédé : Maire de Landrecies de 1979 à 1995, Bernard Dassonville est décédé vendredi, à l'âge de 83 ans. Celui qui a créé la halte nautique sur la Sambre a également occupé les fonctions de conseiller général et de président du syndicat mixte du ValJoly », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Landrecies : Bernard Delva compte retrouver la mairie avec une liste d'expérience : Pour le nom de sa liste, Bernard Delva a choisi la constance. Elle se nomme « Landrecies Renouveau », comme il y a six ans », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le maire de Landrecies Didier Leblond ne briguera pas de troisième mandat : Didier Leblond, maire de Landrecies depuis 2008, vient d'annoncer ce vendredi soir à la cérémonie des vœux qu'il ne se présentera pas aux élections municipales de mars. Et d'expliquer aux Landreciens, les raisons de sa décision », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : N., « Didier Leblond réélu maire », L'Observateur de l'Avesnois, no 19462, , p. 24 (ISSN0183-8415).
↑R. D. R., « À Landrecies, François Erlem s'installe dans le fauteuil du maire : Sans surprise, François Erlem a été élu maire de Landrecies. Le conseil municipal d'installation, publique, a eu lieu samedi matin à la salle des sports Jean-Marie-Leblanc », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Simon Brigode, « L'architecture civile et religieuse des XVIe et XVIIIe siècles dans le Hainaut et le Tournaisis », dans Rita Lejeune et Jacques Stiennon (dir.), La Wallonie, le pays et les Hommes : du XVe siècle au lendemain de la Première Guerre mondiale, t. II, Bruxelles, La Renaissance du Livre, , p. 215-222
↑Charles Giot, De l'autre côté de la muraille: Une histoire de l'architecture et de l'urbanisme à Landrecies (XVIIIe-XIXe siècles), Books on Demand, (ISBN978-2-322-53759-4)